Métiers du marketing : la crise ? Connais pas !
Des métiers prisés et qui embauchent même en temps de crise, ça existe ? Oui, dans le marketing. Du côté du Web en particulier, des opportunités sont à saisir pour les jeunes diplômés, avec de belles perspectives de carrière à la clé. À condition toutefois d’avoir au minimum un bac+3…
"Le marketing, c'est branché", lance Vincent en deuxième année de bachelor marketing à l'école PPA, cursus qu'il suit en alternance. Et il n'est pas le seul convaincu. "Les étudiants se bousculent dans cette spécialité, remarque David Guyot, directeur de Fed Business. Un phénomène qui dure depuis plusieurs décennies."
Bonne nouvelle, le secteur s'en sort bien malgré la crise grâce au digital. En effet, si la publicité fait grise mine en période de conjoncture économique difficile, les entreprises renforcent leur service marketing pour fidéliser leur clientèle et partir à la conquête de nouveaux marchés. "La société de consommation a rendu indispensables ces métiers, compétitivité et concurrence obligent, explique François Kraus, directeur d'études, département opinion et stratégies d'entreprises de l'IFOP. Nouvelles stratégies de développement et nouvelles méthodes innovantes de fidélisation de la clientèle sont autant d'initiatives nécessaires pour faire vivre une entreprise ou un produit."
Plus de 60 % de CDI parmi les offres d'emploi
Résultat : le secteur recrute. Pour preuve, selon Géojobs.fr, sur huit semaines entre début septembre et mi-novembre 2014, quelque 22.510 offres d'emploi dans le marketing via 5.460 entreprises ont été publiées sur 1.070 sites (dont Géojobs). "Ce qui correspond à 11.030 offres uniques réelles, ou 8.615 offres en direct, c'est-à-dire hors agences intérim et cabinets de recrutement", calcule Diego de Brisoult, fondateur du site. Et d'ajouter : "61 % des offres sont des CDI. Autre point positif : ces métiers s'exercent dans tous les secteurs d'activité, même si les gros recruteurs sont la grande consommation, les nouvelles technologies, la grande distribution et le e-commerce. Sans compter les cabinets de conseil."
Des spécialités "classiques" du marketing...
La fonction marketing réunit une large palette de métiers. "Certains sont des spécialistes d'une discipline, d'autres pilotent des projets. Mais tous les métiers ont un objectif commun : suivre et mettre en application les axes stratégiques des directions marketing, souvent rattachées au département commercial", décrypte Philippe Bourrat, président de Ducker Worldwide qui réalise pour le compte des entreprises des études de marché B to B (business to business).
Le marketing marché est constitué de métiers de chargés d'études marketing et responsables du marketing stratégique. Ils ont pour mission d'analyser les marchés et leurs potentialités. "Après un travail d'enquête, via Internet ou en direct avec la population concernée, le marketeur Research étudie le positionnement de l'entreprise, les produits et les clients", explique Philippe Bourrat.
Le marketing du produit et de la marque est représenté par les métiers de chef de produits, de chef de groupes et de chef de marques. Ils sont chargés de définir l'ADN de la ou les marque (s) ou de l'entreprise, et de piloter les équipes qui travaillent sur les missions.
... au marketing digital
Et le Web dans tout ça ? "Avec l'arrivée en force de toutes les pratiques Internet et le dialogue entre les internautes, le marketing s'est offert une nouvelle dynamique avec un nouveau champ de prospection, faisant éclore une nouvelle famille de métiers autour du marketing opérationnel. "C'est surtout dans ce genre de fonctions que les jeunes diplômés peuvent décrocher un job", affirme David Guillot.
L'animateur de communauté (community manager), chargé de fédérer une communauté d'Internautes autour d'un intérêt commun, le chef de projet e-CRM qui gère la relation clients sur Internet, le consultant en référencement naturel (SEO pour Search Engine Optimization), dont le rôle est d'améliorer la visibilité et l'audience d'un site Internet, le Webmarketeur, qui doit avoir une excellente connaissance des leviers e-marketing afin de favoriser la création de trafic sur un site, le Webmestre qui, lui, est responsable d'un site, le responsable e-mailing, dont le rôle est de définir les axes stratégiques des différentes campagnes d'e-mailing à mener, d'en coordonner la création et la diffusion... Voilà autant de profils dont les entreprises sont friandes.
Des pros de l'image, mais surtout des chiffres
Si les métiers du secteur affichent une image on ne peut plus glamour, la réalité est souvent différente. Dans un monde de chiffres et de pourcentages, faire preuve de méthode et de rigueur est indispensable. "Les candidats devront maîtriser parfaitement les techniques de collecte et de traitement des informations, notamment l'informatique, les statistiques et les bases de données. Et bien sûr, la pratique de l'anglais est requise à l'écrit comme à l'oral", avertit Philippe Bourrat.
Mais ce n'est pas tout. "Impossible de réussir à ces postes sans des capacités d'observation, d'analyse et de synthèse, complétées par un véritable talent de persuasion. Une solide aisance relationnelle et le goût du travail en équipe sont également nécessaires", conclut Philippe Deljurie, cofondateur de MeteoJob.com.
Bac+3 impératif... au minimum
La sphère du marketing est très exigeante. En deçà d'un bac+3, point de salut. À ce niveau, les recruteurs exigeront souvent une licence de gestion mention marketing, d'économie ou de gestion parcours économétrie. Les bachelors en école de commerce et les cursus en alternance sont les bienvenus.
Deuxième option : aller jusqu'à bac+5. Les masters professionnels en économie et gestion mention marketing et les diplômes d'écoles de commerce sont appréciés par les recruteurs. Et David Guyot d'ajouter : "Les stages en entreprise tout au long de la formation, sont indispensables. La carrière dans le marketing se construit dès le début de la formation."
Et côté salaires ?
"Les salaires pour les débutants sont confortables. Ils évoluent dans une fourchette moyenne allant de 25.000 € à 33.000 € brut annuels selon la fonction et le secteur", calcule Philippe Bourrat. Avec bien souvent à la clé de belles perspectives d'évolution.
Les offres d'emplois dans le marketing par région (septembre/novembre 2014)
La carte ci-dessous indique, région par région, le nombre d'offres d'emploi pour la fonction marketing déposées sur le site GéoJobs.fr. Sur les huit dernières semaines, 22.510 offres d'emploi ont été publiées par 5.460 entreprises.