Comment aider vos enfants à réussir à l’école ?

Les difficultés scolaires sont l’une des raisons les plus fréquentes de consultation des parents chez le "pédopsy". Stéphane Clerget, pédopsychiatre, y a consacré un ouvrage (1), en librairie depuis le 7 février 2011. Il vous donne les clés indispensables pour mener votre enfant vers la réussite scolaire.
"Réussir à l’école : une question d’amour ?" est le titre de votre dernier livre. Pourquoi avoir souhaité questionner ainsi le lien entre école et amour ?
La pression scolaire est contreproductive. Il me semble que les enfants souffrent de méthodes pédagogiques qui m’apparaissent assez régressives, archaïques, basées sur le reproche, la dévalorisation, les colles et l’esprit de compétition, qui n’a jamais été aussi important. Cet esprit se rajoute à ces méthodes et dégoûte de l’école les enfants, les collégiens et les lycéens. Il me semble qu’on y repère surtout ce qui fonctionne mal et qu’on est peu dans l’encouragement et la valorisation. On nage dans un pessimisme généralisé. Et le climat global est à l’attaque des parents par les professeurs et des professeurs par les parents.
Pensez-vous que l’école soit trop au centre de la relation parent-enfant, surtout à l’adolescence ?
Le parent ne doit pas être un prof particulier ou un coach. Ramener de bonnes notes pour faire plaisir à ses parents est une stratégie à court terme. Vers 12-13 ans, il ne voudra plus le faire. C’est ramener des mauvaises notes qui lui fera alors plaisir. De toute façon, il faut arrêter avec les notes. Ce qui est important, ce sont les acquisitions. De même, on insiste trop sur les devoirs scolaires. Il me semble qu’on devrait inciter son ado à participer aux tâches collectives, comme le ménage. Le conflit avec lui porterait alors sur le ménage, plutôt que sur les devoirs !
Dans votre livre, vous écrivez que la peur, de réussir ou d’échouer, est l’un des principaux obstacles à la réussite scolaire. Est-ce dû à la pression scolaire que vous évoquez ?
Vous conseillez au parents de tenir bon entre 2 et 4 ans et entre 12 et 14 ans et proposez même des fiches conseils dans votre ouvrage. Pouvez-vous nous dire comment faire pour "tenir bon" face à un adolescent ?
Pas si simple…
Dans mon livre, les fiches conseils sont là pour illustrer l’idée que les parents ont un rôle actifs à jouer. Évidemment, plus tôt on apprend le respect de l’autre, par exemple, à son enfant, plus c’est facile. Mais on peut s’en servir avec un adolescent. Il n’y a pas d’âge pour bien s’intégrer socialement.
"Qui aime bien limite bien" est l’un des sous-chapitres de votre livre. Cette formule vient-elle remplacer le "qui aime bien châtie bien" ?

L’enfant-roi est celui qui ne s’intéresse qu’à lui-même parce qu’il est tout pour ses parents qui ne s’intéressent à rien d’autre. C’est très déculpabilisant pour les parents qui s’intéressent à beaucoup d’autres choses : leur travail, leurs loisirs, leurs amis, leurs amours…
Mon but n’est pas de culpabiliser ou de déculpabiliser les parents. Je ne tombe pas dans cette tyrannie-là ! Ce qui est certain, c’est qu’il est sain pour l’enfant de voir qu’il n’est pas l’unique centre d’attention des parents. Cela lui permet de grandir en se disant qu’en dehors de lui, il y a des choses intéressantes. Et qu’il pourra retrouver l’amour de ses parents dans tout ce qui est intéressant dans la vie. En regardant des peintures, il pourra penser à sa mère ou à son père…
(1) "Réussir à l’école : une question d’amour ? La réussite scolaire n’est pas qu’une question d’intelligence !", Larousse, 2012