
"Il fallait redonner une image positive de l’étudiant et, au travers de missions concrètes, réconcilier les populations", avance Frédéric Huglo, directeur délégué de l’UTC (Université de technologie de Compiègne). Comme dans toutes les écoles de commerce et d’ingénieurs, les étudiants ont l’habitude d’intégrer les nouvelles promotions par une série de soirées, d’exercices et autres défis, en général bruyants et très alcoolisés. Des animations particulièrement mal vécues à Compiègne : l'école se trouve en plein centre, dans une ville où les étudiants représentent plus de 10% des habitants. Résultat : les riverains se plaignaient souvent des dégâts causés par les soirées des élèves de l'UTC.
Un projet interactif
C’est ainsi qu’est né le projet TUC(Tous unis pour la cité), en partenariat avec la mairie de Compiègne. Les étudiants consacrent une journée de leur semaine d’intégration à relever des défis d’intérêt collectif dans la ville. "Les jeunes ont un potentiel exceptionnel, il est dommage de ne pas l’utiliser", souligne Arielle François, la coprésidente de la vie étudiante à la mairie de Compiègne. D'où l'idée de lancer des appels aux habitants : des équipes d’étudiants sont disponibles pour venir bricoler, nettoyer ou même faire de l’animation dans les écoles ou les maisons de retraite.
Pour que le projet reste dans l’esprit traditionnel de l’intégration, Alexandre Cortyl, vice-président de l’association Intégration 2013 explique que "les étudiants seront répartis en quatre équipes. Pour chaque défi réalisé avec succès, l’équipe concernée recevra des points ; celle qui en aura le plus sera la gagnante de la semaine. Pour son bon déroulement, il faut que cette opération reste un projet ludique et interactif". 1.200 étudiants sont ainsi attendus lors de la première journée TUC qui se déroulera le 5 septembre 2013.
Une première étape
"Le but est que l’événement soit réitéré chaque année, avec un nombre croissant de partenariats", confie avec entrain Frédéric Huglo. Cette année, plusieurs entreprises se sont associées au projet, parmi lesquelles la Société générale, EDF, la Lyonnaise des eaux. Sans apporter directement un soutien financier, elles participent à l’événement en prêtant des locaux, des matériaux ou en organisant des rencontres sportives.
"Nous voulons aussi que ce village de la citoyenneté ait un rayonnement national et que l’UTC suive sa lignée avant-gardiste en proposant sans cesse de nouveaux projets. L’ESTP Cachan est déjà intéressée pour lancer ce projet au sein de son école", assure Frédéric Huglo avec fierté.