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Décryptage

Internat de médecine : comment se déroulent les ECOS ?

Pendant les ECOS, les futurs médecins devront réaliser des mises en situation comme par exemple l'interprétation d'un électrocardiogramme.
Pendant les ECOS, les futurs médecins devront réaliser des mises en situation comme par exemple l'interprétation d'un électrocardiogramme. © Goffkein / Adobe Stock
Par Pauline Bluteau, Agnès Millet, mis à jour le 08 avril 2025
6 min

Depuis la réforme du deuxième cycle des études de médecine, une nouvelle épreuve a fait son entrée. En plus des épreuves écrites dématérialisées nationales (EDN), les externes passent des examens cliniques objectifs structurés (ECOS). Des mises en situation permettant d'évaluer les compétences des futurs médecins.

Depuis l'an dernier, avec la réforme du deuxième cycle des études de médecine, les étudiants ne sont plus seulement évalués sur leurs connaissances mais aussi sur leurs compétences et leur savoir-être.

Pour valider leur externat et accéder à l'internat, les étudiants doivent passer deux grandes épreuves durant leur sixième année :

  • les épreuves dématérialisées nationales (EDN), des épreuves écrites basées sur le modèle des anciennes ECN (épreuves classantes nationales) en octobre,

  • les examens cliniques objectifs et structurés (ECOS), qui se déroulent à l'oral sous forme de scénettes de 10 minutes maximum, durant la deuxième quinzaine de mai.

Après une première session qui n'a pas convaincu tous les observateurs, la Conférence des doyens de médecine précise, le 1er avril 2025, que, pour cette deuxième session des ECOS, "on rejoue comme en 2024".

La présidente, Isabelle Laffont, met toutefois en garde contre certains points de fragilité. "La deuxième année sera, au moins, aussi difficile à organiser que la première année", explique t-elle, notamment du fait d'un nombre d'étudiants plus élevé cette année que l’an passé.

Pas d'ECOS sans l'obtention au préalable des EDN

Les ECOS se déroulent au deuxième semestre de la sixième année d'études de médecine. La date exacte est connue chaque année six mois avant le début des épreuves : en 2025, il sont prévus pour les 20 et 21 mai.

Comme les EDN, l'organisation des ECOS est régie par le Centre national de gestion (CNG). Il veille au bon déroulement des épreuves, valide les comités d'examinateurs et enregistre les candidats participants.

Seuls les étudiants ayant obtenu au minimum 14/20 aux connaissances de rang A aux EDN, en première ou deuxième session, peuvent participer aux ECOS et tenter d'accéder à l'internat. Sans cela, vous devez attendre l'année suivante pour retenter votre chance.

Des ECOS répartis en 10 "stations"

Les ECOS se déroulent en simultané dans une trentaine de centres, partout en France. Vous les passez là où vous avez été convoqué pour les EDN.  

Concrètement, vous aurez dix mises en situation, qui durent de sept à dix minutes. Ces "stations" sont en lien avec les compétences que doivent valider les futurs médecins, et ce, quelle que soit leur spécialité. Comme le précise l'arrêté du 21 décembre 2021, "chaque candidat prend connaissance du scénario relatif à chaque "station" au "signal sonore actant le démarrage de l’épreuve".

Vous serez face à un jury composé de professeurs, maîtres de conférences et praticiens hospitaliers. D'après le décret du 7 septembre 2021, on évalue "la capacité de l'étudiant à mobiliser et à mettre en œuvre ses connaissances ainsi que ses aptitudes comportementales pour répondre à des situations cliniques contextualisées".

Cinq thématiques de mise en situation

Toutes ces compétences sont basées sur un référentiel national. Au total, 356 situations cliniques de départ peuvent être appréhendées autour de cinq grandes thématiques (dont le détail se trouve dans l'annexe 2 de l'arrêté du 8 avril 2013) :

  • Symptômes et signes cliniques (nausées, constipation, bouffées de chaleur, coma, dénutrition, déshydratation, hémorragie, acné, douleurs articulaires, brûlure, hallucination, paralysie, trouble de l'équilibre, traumatisme crânien...) ;

  • Données paracliniques (analyse de bandelettes urinaires, interprétation d'un électrocardiogramme, analyse du bilan lipidique, prescription d'un examen, découverte d'une anomalie...) ;

  • Prise en charge aiguë et chronique (prescription d'un soin ambulatoire, évaluation et prise en charge de la douleur, consultation de suivi, réaliser une transfusion sanguine...) ;

  • Prévention (dépistage, prévention des risques liés à l'alcool, prévention du surpoids, vaccination, modification thérapeutique du mode de vie, prévention aux accidents domestiques...) ;

  • Situations diverses (accident du travail, annonce d'une maladie chronique, demande d'IVG, réaction à un événement potentiellement traumatique, violences sexuelles...).

Pas de deuxième chance aux ECOS mais une préparation en amont

Vous devez obtenir une note minimale de 10/20 pour accéder au troisième cycle des études de médecine. Contrairement aux EDN, aucune session de rattrapage ne peut être organisée. Il faut alors repasser les ECOS l'année suivante.

Les notes des ECOS sont additionnées et représentent 30% de la note finale donnant accès à l'internat (60% pour les EDN et 10% pour le parcours de formation).

En amont de cette épreuve nationale, d'autres ECOS sont organisés durant le deuxième cycle, par votre faculté. Ces sessions doivent vous permettre de vous entrainer.

Mais sachez qu'elles sont aussi décisives pour valider votre externat. C'est pour cela que l'on dit que ces ECOS dits "facultaires" sont validants mais pas classants puisque seul l'examen national en sixième année est pris en compte pour accéder au troisième cycle.

Des évolutions prévues pour sécuriser les ECOS 2026 ?

Le 1er avril dernier, la Conférence des doyens de médecine rappelait la difficulté que constitue l’organisation de ces ECOS.

S'ils constituent un "progrès", selon le vice-président Marc Humbert, la réforme nécessite des ajustements pour éviter un problème qui pourrait "mettre en danger la validation du 2e cycle et altérer l'arrivée des médecins en 3e cycle". Pour sécuriser leur tenue, la Conférence aurait souhaité passer de 10 situations à 7 stations validées mais la mesure n’est pas applicable en 2025 pour des raisons juridiques.

Pour 2026, Isabelle Laffont, la présidente de la Conférence des doyens, souhaite donc "garder le cap de cette réforme et la simplifier". Au niveau organisationnel, car il relève de "l'exploit" de faire passer à la même heure tous les étudiants sur tous les sites – y compris dans les universités ultramarines qui seront alors concernées. Des pistes sont à l'étude, et seront travaillées après le retour d'expérience de la session 2025.

Du côté des examinateurs, des assouplissements seront demandés pour éviter les complexités liées au brassage des enseignants d’un site à l’autre.

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