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Banderole sexiste des étudiants de médecine : l'université de Tours s'engage à lutter contre les VSS

L'université de Tours met en place 27 mesures contre les VSS et le bizutage.
L'université de Tours met en place 27 mesures contre les VSS et le bizutage. © Grustock/Adobe Stock
Par Agnès Millet, publié le 26 mars 2025
1 min

L'université de Tours met en place 27 mesures contre les violences sexistes et sexuelles et le bizutage. Ce plan d'action est lancé après le déploiement d'une banderole sexiste lors d'une soirée d'étudiants en médecine, en septembre dernier.

Mettre en place, dès aujourd'hui, 27 mesures coercitives et préventives pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) et le bizutage à la faculté de médecine, voilà l'annonce faite par l'université de Tours, le 24 mars 2025.

Ces annonces de Philippe Roingeard, président de l'université, sont la réponse au déploiement d'une banderole sexiste, lors d'une soirée d'intégration d'étudiants en médecine, le 16 septembre 2024. L'image représentait une femme nue et inconsciente, sous laquelle était écrite "GHBite", en référence à la substance surnommée la "drogue du violeur".

Six mois après les faits, la première mesure d'urgence vise à "saisir la commission disciplinaire à l'encontre de 20 étudiants du bureau de l'Association des Carabins de Tours [à l'origine de la banderole et sanctionnée en février] et les organisateurs de plusieurs événements d'intégration", à "déposer un nouveau signalement auprès du procureur de la République et lancer une enquête administrative complémentaire".

Des faits "graves et pénalement répréhensibles"

Cependant, un rapport de l'Igésr commandé par l'université de Tours et paru le 7 mars va plus loin et "met en évidence une problématique systémique de promotion de faits de bizutage et de violences sexistes et sexuelles au sein des associations étudiantes en médecine".

"Le rapport conclut qu'il existe des faits caractérisés de bizutage, actes humiliants ou dégradants et rapports sexuels non consentis. Ces faits, commis entre octobre 2023 et septembre 2024, sont graves et pénalement répréhensibles", indique l'université.

Plus généralement, l'université va donc "suspendre la labellisation, les financements et les conventions d'occupation des locaux pour l'ensemble des associations étudiantes" de médecine (à l'exception des tutorats) et "annuler tous les galas et tout événement d'intégration de la faculté de médecine jusqu'à la fin de l'année universitaire".

Un plan d'action pour sensibiliser les étudiants

Pour les étudiants de 2e et 3e année de médecine et les externes, une réunion de présentation des dispositifs de prévention sera organisée "urgemment". Elle doit s'accompagner d'une journée de formation des enseignants hospitalo-universitaires à la lutte contre les VSS et le bizutage. À plus long terme, l'université veut instaurer une UE obligatoire sur le sujet pour les étudiants des 2e et 3e année de médecine.

Le doyen de la faculté de médecine – qui accueille près de 7.000 étudiants sur les 33.000 que compte l'université - devra enfin mettre en place "une stratégie globale de lutte contre les VSS et les bizutages", pour la rentrée 2025.

Plus largement, une campagne de sensibilisation à la lutte contre les VSS sera mise en place "spécifiquement à l'échelle des facultés de santé et auprès de l'ensemble des composantes de l'université" et une enquête sur le cadre de vie et l'exposition aux VSS va être lancée auprès de tous les étudiants et personnels.

Responsabiliser les associations étudiantes

La responsabilisation des associations étudiantes et le contrôle de l'organisation des événements festifs sont les deux autres axes d'action.

Les critères de labellisation et d'attribution des subventions et des locaux des associations seront remis à plat et l'ensemble des associations devra signer "une charte de lutte contre les VSS et le bizutage - incluant la présence obligatoire de personnels de sécurité à chaque soirée festive."

Pour mieux encadrer les moments festifs organisés par les associations, tous les représentants d'associations devront suivre une formation sur les règles de déontologie et les risques encourus en cas de non-respect de la législation ou de la réglementation.

Autant de mesures fortes pour cette affaire très médiatisée, alors que l'ANEMF dénonce régulièrement la prégnance des VSS dans les cursus médicaux et avait réagi, en septembre, pour dénoncer cette banderole.

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