"Bien que", "malgré que" : comment choisir entre les deux ?

Ces locutions conjonctives (qui jouent le rôle de conjonctions, unissant deux parties d’une phrase) ont beau se ressembler, elles ne s’utilisent pas de la même façon ! Si l’une est directement suivie d’un verbe au subjonctif, ce n’est pas le cas de l’autre, en tout cas dans la langue soignée. Voici comment les utiliser !
Bien que + subjonctif
Après la locution "bien que", le verbe est toujours au subjonctif. La raison ? Cette locution introduit une proposition concessive (on exprime une concession, on nuance ses propos, on tempère un jugement…) Exemple : Il vous serrera (indicatif) la main, bien que vous soyez (subjonctif) son adversaire.
"Afin que", "pour que", "jusqu’à ce que", "quoique" sont aussi suivies d’un verbe au subjonctif !
Malgré le fait que + subjonctif
"Malgré que" n’est pas, en tout cas dans la langue soignée, directement suivi d’un verbe au subjonctif. Si l’on tient vraiment à l’employer, il faut intercaler "le fait que" et, seulement à cette condition, on peut le faire suivre d’un verbe au subjonctif. Exemple : "Malgré le fait que je sois fatigué(e), je participe au pot de départ de mon collègue."
Cette construction est un peu lourde, n’est-ce pas ? On préférera employer "bien que", tout simplement ! Ici : "Bien que je sois fatigué(e)..." Ou alors, on laisse de côté "que" et on accompagne "malgré" d’un nom. Exemple : "Malgré ma fatigue..."
Il y a un seul cas où "malgré que" peut être directement suivi d’un verbe au subjonctif : dans l’expression vieillie "malgré que j’en aie", "malgré qu’il en ait", qui signifie "malgré moi", "malgré lui".