"Sans Erasmus ça n’aurait jamais été un projet !" Pourquoi partir à l'étranger dès le lycée ?

Partir en mobilité Erasmus dès le lycée, c’est possible. Si ces périodes d’échanges sont souvent moins longues que pendant les études supérieures, elles permettent de prendre confiance en soi, de s’améliorer en langue et de s’ouvrir aux autres. Cinq anciens lycéens témoignent.
"Quand je suis arrivé devant la famille, ils ont commencé à me parler, mon cerveau s’est mis en veille et je n’arrivais pas à sortir un mot en espagnol. Les cinq premières minutes étaient compliquées puis je me suis repris." Kylian se remémore ses débuts difficiles avec sa famille d’accueil. En 2023, alors en terminale, il participe à un séjour d’études Erasmus+ en Espagne. Au programme, trois semaines à Malaga pour vivre comme n’importe quel lycéen espagnol.
Comme lui, Manon, Elisa, Fatima et Lisa ont aussi participé à une mobilité à l’étranger pendant leurs années lycées. Pour l’Etudiant, ils reviennent sur leur expérience et ce que leur séjour leur a apporté.
Au lycée, des séjours Erasmus variés
Le programme Erasmus+ est souvent associé aux études supérieures. Et pourtant il est aussi possible de bénéficier d’une mobilité en Europe dès le lycée (et même le collège). Des mobilités qui peuvent prendre plusieurs formes : quelques semaines dans un lycée, un échange avec un correspondant ou encore un stage.
Avec un point commun entre toutes ces formules : elles permettent aux lycéens de prendre confiance en eux.
Partir à l'étranger dès le lycée pour prendre en confiance en soi
De la 5e à la terminale, Lisa a effectué cinq échanges avec des correspondants. Italie, Angleterre, Finlande, Espagne. "Ces expériences m'ont permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui : ouverte d’esprit et beaucoup moins timide, reconnaît la jeune fille. J’arrive à m’exprimer devant les autres alors que la petite Lisa en 5e n’aurait jamais imaginé pouvoir faire ça."
Même chose pour Manon qui a pu gagner en expérience professionnelle lors de son stage dans un restaurant à Valence, en Espagne. "Ils ne voulaient pas que je rentre en France. Je me suis rendu compte que mon travail était valorisé, que j’étais bonne dans ce que je faisais même dans un autre pays."
Fatima, elle, a profité d'une correspondance en Bulgarie pour se rassurer sur son niveau de langue. "J’ai appris à m’ouvrir aux autres mais aussi à prendre confiance dans mon anglais."

Dépasser la barrière de la langue
Car une fois dans le pays, la présence des correspondants l’incite à parler anglais plus que français. "Même si j’étais aussi avec mes camarades on parlait beaucoup anglais avec les correspondants. Ils avaient un bon niveau et même si le mien n’était pas extraordinaire je les comprenais et eux arrivaient à me comprendre aussi."
Si avant de partir en Espagne, Kylian était "motivé à améliorer [son] espagnol qui était loin d’être parfait", pour Manon, en revanche, "la langue c’est ce qui me faisait le plus peur. J’avais peur de ne pas comprendre et me faire comprendre et surtout de ne pas me sentir bien." Des craintes vite envolées. "Je me suis rendu compte qu’une fois dans le pays, on apprend beaucoup plus vite."
Même chose pour Lisa qui s’est sentie rassurée dès sa première mobilité en 5e. "Il faut se dire qu’on peut toujours se faire comprendre. Il y a le traducteur même si j’essaie de l’utiliser le moins possible, le mime et même le panachage de langues !"
Des différences de niveaux en langue qui peuvent donner des situations cocasses, comme en 4e, lors d'une discussion avec son hôte finlandais. "Avec mon faible niveau en anglais je comprenais juste qu’il me parlait d’un ours. Il a fini par s’avancer vers moi et m’a montré une peau d’ours qu’il avait tué ! J’étais bloquée, je n’arrivais pas à réagir surtout dans une autre langue. Mais lui, avait l’air très fier !"
Partir en mobilité au lycée : un plus dans son parcours
Ces mobilités, en plus de tout ce qu’elles apportent, participent à la construction d’un projet d’orientation et sont même valorisables pour la poursuite d’études.
Si Elisa a pu gagner en autonomie grâce à son stage dans une école maternelle de Pologne, elle lui a aussi permis de repenser son projet professionnel. "Après une seconde pro ASSP , je me suis redirigée en CAP AEPE et finalement j’aimerais faire de la communication parce que j’aime beaucoup mon rôle d’ambassadrice Erasmus+."
Kylian, aujourd’hui étudiant à Sciences po Paris, reconnaît que sa mobilité lui a permis de trouver le courage de postuler dans des grandes écoles après le lycée. "Et surtout, ça m’a conforté dans mon envie de m’engager dans des études dans les relations internationales." Même chose pour Lisa, qui a pour projet de travailler pour la commission européenne. "Sans Erasmus ça n’aurait jamais été un projet !"
Fatima a aussi pu mettre en pratique ses acquis post-mobilité. "J’ai participé aux Jeux olympiques dans l’événementiel et la sécurité. J’ai pratiqué mon anglais et facilement parlé aux gens. Alors qu’avant je sais que j’aurais bégayé !"
Quant à Manon, elle envisage de repartir à l’étranger mais seule. "Je voudrais travailler pendant une saison dans l’hôtellerie soit en Espagne soit en Amérique latine mais surtout partir par mes propres moyens !"
Oser partir même au lycée
Tous, sans exception, le disent : il faut oser faire une mobilité pendant le lycée. "Surtout il faut rappeler que partir en Erasmus c’est pour tout le monde. Pas besoin d’être bilingue" rassure Elisa. Pour Manon, "quoi qu’il arrive, c’est une expérience à vivre dans sa globalité. Ne serait-ce que visiter un pays c’est une vraie opportunité quand on n’a pas la chance de pouvoir partir souvent."
"Ce n’est pas toujours facile, mais il ne faut pas s’autocensurer et au contraire, se dire qu’on est capable et y aller !"