Le budget : un incontournable
La question du manque de moyens reste au cœur des préoccupations des universités en 2015. Les péripéties parlementaires autour du budget se sont achevées fin 2014. Résultat : une légère baisse des crédits dédiés à l’enseignement supérieur et à la recherche en 2015.
Pour les facs, l’enveloppe est stable, mais les charges augmentent, soulignent les présidents d’université, principalement en raison de la progression du GVT (glissement vieillesse-technicité). Sans oublier la baisse du soutien financier des CPER (contrat de projet État-Région) en perspective.
Reste à connaître la répartition des moyens entre établissements. Le Cneser (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) "budgétaire", examinant ces informations, qui a lieu d’habitude en décembre, a cette fois-ci été repoussé au 19 janvier 2015. Les notifications 2015 que recevront les facs devraient suivre.
Avec un point d’interrogation : l’importance des fonds de roulement de chaque fac sera-t-elle prise en compte dans cette répartition des enveloppes ? Une mission des inspections a été lancée pour étudier l'ampleur des bas de laine des universités. Elle devrait rendre ses conclusions fin janvier.
La réforme du modèle de répartition des moyens – le système Sympa – est également à l’ordre du jour pour les facs cette année.
Enfin, la poursuite des mobilisations de la communauté universitaire, initiées par Sciences en marche et les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche, sera à l’ordre du jour d’une réunion intersyndicale le 12 janvier, avec pour revendication première les moyens et les emplois pour le secteur.
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Nouvelle étape pour les Comue
L’année 2015 sera celle de la construction des Comue (communauté d’universités et établissements). Si une trentaine de regroupements universitaires, prévus par la loi ESR, se sont stabilisés courant 2014 – pour une grande majorité d’entre eux, sous la forme de Comue –, une nouvelle étape s’ouvre avec la mise en place des structures de gouvernance de ces pôles, qui ont provoqué la contestation d'une partie des universitaires.
Les sept premiers décrets portant création de Comue sont parus au JO du 31 décembre 2014. Il s’agit des statuts de Normandie université, Paris-Saclay, Grenoble Alpes, Paris Lumières, Sorbonne Paris Cité, Languedoc-Roussillon universités et l’Institut polytechnique du Grand Paris.
2015 promet donc d'être une année électorale pour ces regroupements, 2016 s'annonçant comme une année d’élections pour la présidence des facs cette fois-ci.
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Prépas, master, nouvelle licence
C'est en 2015 que plusieurs mesures de la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche de l'été 2013 entreront en application. Tout d'abord celle visant à renforcer le partenariat entre universités et classes prépa : les conventions entre les facs et les lycées devront ainsi être prêtes cette année.
Concernant la simplification de l'offre de formation universitaire, ce sera au tour des masters de voir leurs nouveaux intitulés mis en place progressivement, de même que les licences professionnelles. Enfin, la licence universitaire est appelée à devenir plus généraliste en première année, avec l'application de la "spécialisation progressive" inscrite dans la loi.
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- Simplification de l’offre de formation : au tour des licences professionnelles (mars 2014)
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- Formation : une nouvelle licence et une offre simplifiée (avril 2014)
L'année 2015 sera également celle de la mise en place du successeur de l'Aeres (Agence d’évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur), le HCERES (Haut Conseil à l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Avec, parmi les principales nouveautés à venir, la désignation d'une nouvelle gouvernance à la tête de la structure.
Aller plus loin : L'Aeres évaluée par les universitaires (novembre 2014)
Les écoles d'ingénieurs vont également connaître un renouvellement avec l'élection d'un nouveau président de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), Christian Lerminiaux ayant passé la main fin 2014.
Aller plus loin : Un nouveau président pour la Cdefi (décembre 2014)
Les écoles de commerce attendent elles en 2015 la mise en place du nouveau statut d'EESC (école d'enseignement supérieur consulaire) qui doit leur donner davantage d'autonomie.
Aller plus loin : Pierre-Antoine Gailly (CCI Paris Île-de-France) : "Le nouveau statut des écoles de commerce leur donnera davantage d'autonomie" (juillet 2014)