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Exclusif. Thierry Mandon écarte la suppression des rattrapages à l’université

Camille Stromboni - Mis à jour le
Exclusif. Thierry Mandon écarte la suppression des rattrapages à l’université
L'expérimentation que va lancer le ministère sur l'évaluation continue intégrale exclut une suppression de la seconde session d'examens. // Partiels à l'université d'Aix-Marseille. // ©  Camille Stromboni
Face à la demande des présidents d’université de supprimer les rattrapages en cas d’évaluation continue intégrale, le secrétaire d’État botte en touche pour 2016. L’expérimentation qui va être lancée ne le permettra pas, annonce Thierry Mandon à EducPros, mettant fin à cette question sensible qui oppose les présidents à l'Unef.

Après la sélection en master, place à un autre dossier polémique : la suppression des rattrapages à l'université. La CPU (Conférence des présidents d’université) est revenue à la charge à la mi-avril pour que le ministère s’engage à donner le droit aux universités qui le souhaitent d’expérimenter cette possibilité, en cas de mise en place d’une évaluation continue intégrale. En face, l’Unef défend farouchement le maintien de ce droit à la seconde chance pour les étudiants, quel que soit le mode d’évaluation. Pris entre deux feux, la Rue Descartes témoigne depuis plusieurs mois d’une certaine indécision sur le sujet.

Pas de suppression des rattrapages pour cette année

La question est désormais tranchée, annonce à EducPros le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, le 22 avril 2016 : "Il y aura une expérimentation de l'évaluation continue intégrale dès la rentrée prochaine", confirme Thierry Mandon. Mais celle-ci aura lieu "dans le cadre de l’arrêté Licence", précise-t-il. Ce qui signifie que toute suppression de la seconde session est exclue, le texte règlementaire l’inscrivant comme obligatoire.

Pour l'instant en tous cas. "L'expérimentation doit se concevoir sur plusieurs années, argumente le secrétaire d'État. Nous allons présenter le texte de cadrage, d'ici à une dizaine de jours. Le document détaillera les modalités de mise en place du contrôle continu intégral. Dans un an, une première évaluation aura lieu. Nous regarderons à ce moment-là les résultats pour en tirer les conséquences sur l'organisation de l'université."

"Il est donc difficile d'imaginer toute suppression des rattrapages dès l'année 2016-2017", concède-t-il.

Une nouvelle phase expérimentale qu'il juge nécessaire quand bien même plusieurs universités fonctionnent déjà depuis plusieurs années avec cette évaluation continue intégrale... "Il faut passer par une expérimentation officielle pour faire le chemin collectivement", glisse-t-il.

"Nous attendons de voir en quoi va consister ce document de cadrage, réagit avec prudence Martin Bontemps, vice-président de l'Unef. Nous sommes évidemment favorables au développement du contrôle continu, mais en respectant les règles."

La CPU et la FAGE dénoncent un recul du ministère

Du côté des défenseurs de cette suppression en cas de contrôle continu intégral, c’est la déception. "La CPU est extrêmement déçue que le ministère ait ainsi reculé sur un point qui aurait dû être mineur, réagit Jean-Loup Salzmann. Nous sommes probablement le seul pays développé où ces décisions ne sont pas du ressort des établissements." 

La Fage, favorable aussi à cette possibilité d'expérimenter la suppression de la seconde session, renchérit en dénonçant un ministère incapable de prendre encore des décisions, à cause de "blocages clientélistes", pique Alexandre Leroy en direction de l’Unef. "Thierry Mandon recule alors que nous sommes exactement dans le cas de figure d'une simplification facile à mettre en œuvre !, s'énerve le président de l'organisation étudiante. Avec un dispositif qui profite à la réussite des étudiants. C’est totalement décourageant."

Sélection en master : une feuille de route d'ici fin mai
Thierry Mandon va recevoir l'ensemble des organisations représentatives des acteurs de l'enseignement supérieur d'ici à la mi-mai, pour établir la méthode et le calendrier de la concertation lancée sur la sélection en master. Une feuille de route devrait être prête début juin.

Le secrétaire d'État envisage des mesures, à l'issue de cette concertation, courant novembre 2016.

Camille Stromboni | - Mis à jour le