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Ionis Education Group, la garantie longévité

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Ionis Education Group, la garantie longévité
Ionis s'est construit brique par brique depuis 35 ans. Ici, l'espace Bouygues-Epitech inauguré en juin 2014 // © 
Depuis l’ouverture de sa première école, en 1980, Marc Sellam, président-fondateur de Ionis Education Group, n’a jamais cessé d’en créer de nouvelles ou d’en racheter. Il reste prêt à saisir une opportunité si elle se présente, tout en poursuivant le déploiement de ses établissements en province et pourquoi pas désormais en Europe. Nouveau volet de notre cartographie de l'enseignement supérieur privé.

Ionis Education Group est le plus ancien des groupes d'enseignement supérieur privé français. Son fondateur, Marc Sellam – toujours actuel PDG du groupe – en a fait son credo : "Nous sommes très différents des autres groupes privés par l'offre de formation et par la taille, et donc absolument pas comparables, ne serait-ce que parce que nous sommes partis de l'éducation pour nous construire."

L'histoire commence en 1980, quand Marc Sellam quitte, à 31 ans, son poste d'inspecteur principal à la direction de l'enseignement supérieur des télécommunications, pour créer une école de commerce : l'Iseg (Institut européen supérieur de gestion) à Paris.

Trente-cinq ans plus tard, pierre après pierre, par le biais de rachats et de créations successifs d'établissements, il a bâti un groupe de 14 écoles formant 20.000 étudiants par an dans les domaines du commerce, de l'ingénierie et de l'art. "C'est le triangle d'or de tout entrepreneur. Avec ces trois secteurs, toutes les synergies sont possibles", assure l'ancien ingénieur diplômé de l'ESME-Sudria (école qu'il a rachetée en 2006).

La santé ou la communication – secteurs largement investis par le privé en France – ne font volontairement pas partie de l'escarcelle de Ionis. "Nous créons des écoles là où il y a de l'emploi, martèle Marc Sellam. Voilà pourquoi nous n'ouvrirons jamais d'écoles de journalisme bien qu'on nous le demande régulièrement." 

Des campus comme lieux de vie

Plutôt que la diversification, Ionis (qui vient de Is, la notion grecque du savoir) privilégie la multiplication. En 2007, les implantations en province du groupe ont décollé, notamment avec Epitech (aujourd'hui présente dans 12 villes, bientôt 15). L'objectif est d'être présent là où sont les étudiants, sur des sites regroupant plusieurs écoles Ionis, à l'image du nouveau campus parisien de 6.500 mètres carrés qui regroupera, à la rentrée 2015, près de la place de la République, l'Iseg Marketing & Communication School, SUP'Internet et e-artsup.

"Les écoles, dans un futur proche, seront des lieux de vie, comme les musées qui possèdent des boutiques, des restaurants, explique Fabrice Bardèche, partenaire de Marc Sellam depuis la création de l'Iseg, aujourd'hui vice-président exécutif de Ionis. Les étudiants ne viendront pas pour assister à des cours que l'on trouve en ligne ou dans des manuels, mais pour travailler sur des projets transdisciplinaires et vivre ensemble sur un même campus."

Je ne suis pas un ouvreur d'écoles, mais j'ai à cœur, quand l'opportunité se présente, de reprendre une belle marque.
(M. Sellam)

Ionis n'est pas à vendre

Le poids de Ionis permet aujourd'hui au groupe de regarder hors de l'Hexagone, en Europe, où des projets sont en cours. Un premier pas a déjà été posé plus loin, en Chine, avec l'ouverture d'un campus pour Epitech en partenariat avec Beijing Jiaotong University, mais "c'est long et compliqué de s'installer là-bas", soupire Marc Sellam.

L'entrepreneur  frenchy refuse toute association avec un fonds de pension et estime avoir encore bien des projets à mener en solo. Ses 20.000 étudiants, qui paient des frais de scolarité autour de 7.000 euros, lui en donne les moyens. En 2014, il a lancé une plateforme de MOOC (IonisX), voyant dans cette technologie un bon moyen de pallier la problématique du recrutement d'enseignants qu'il ne peut indéfiniment envoyer dans toutes les écoles. Les Mooc peuvent lui permettre aussi de booster la formation continue (via Ionis Executive Learning, créée en 2010). "C'est un axe fort de développement, mais c'est le temps qui nous manque pour investir un secteur différent de celui de la formation initiale", reconnaît le fondateur d'Ionis.

Choisir ses combats

Marc Sellam, PDG de IONIS Education Group

À 66 ans, Marc Sellam fait oeuvre de pragmatisme pour consolider son groupe. Il a ainsi mis entre parenthèses certains combats dont celui de la reconnaissance par l'État, trop chronophage. Pourtant, Ionis est le seul groupe d'enseignement privé à abriter des écoles d'ingénieurs reconnues par la CTI (l'Epita, l'ESME-Sudria et l'Ipsa) et à avoir le grade de master pour son école de commerce. "Nous avons des dossiers en cours, notamment une demande de reconnaissance pour Sup'Biotech, mais on n'est pas focalisé sur l'ensemble des pièces à fournir chaque année", assure Marc Drillech, DG du groupe et bras droit de Marc Sellam.

Le développement de l'alternance, source de revenus non négligeables pour toute école, n'est pas non plus une priorité : "C'est trop compliqué de récupérer l'argent", explique Marc Sellam. Son énergie, il la consacre à prospecter le marché de l'enseignement supérieur, en étant le plus possible sur le terrain. Mais "je ne suis pas un ouvreur d'écoles, tient-il à préciser. J'ai simplement à cœur, quand l'opportunité se présente, de reprendre une belle marque pour qu'elle ne disparaisse pas. Ce fut le cas avec l'ICS Bégué, qui comptait 15 étudiants quand je l'ai achetée, en 2004. Ils sont 400 aujourd'hui". Le plus ancien patron des groupes supérieurs privés français (depuis que le fondateur de l'Efap en 1961, Denis Huisman, a revendu ses écoles en 2014) assure "avoir une vraie passion pour l'éducation, guidé par l'idée que dans ce secteur, ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut-être plus demain".

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