Le périple Open Science continue à New York City dans le district de l’université Columbia, qui se situe à l’ouest de la ville, au nord de Central Park. Outre un campus totalement ouvert dans la ville, l’ouverture se fait également sentir dans les actions en faveur de l’Open Science notamment avec le Center for Digital Research and Scholarship.
Après avoir traversé une vaste bibliothèque délaissée par des étudiants encore en vacances, je rencontrais Amy Nurnberger et Leyla Williams, du Center for Digital Research and Scholarship (CDRS). J’ai découvert deux femmes jeunes et dynamiques, adeptes de Twitter pour partager et diffuser les dernières actualités Open Science. Elles m’ont donné un aperçu assez complet des services qu’une université peut mettre en place en faveur de l’Open Science. Un exemple qui inspirera, je l’espère, plus d’une de nos universités françaises.
La mission du CDRS est clairement établie : "augmenter l’utilisation et l’impact des recherches produites par l’université de Columbia". Les services développés pour y répondre sont largement tournés vers l’Open Science.
Une des réussites majeures du CDRS est notamment la création de la plate-forme Academic Commons. Toute personne affiliée à Columbia peut y déposer, et ainsi rendre accessible à tous, des articles scientifiques mais aussi diverses formes de contenus (présentation, vidéos, images…) et jeux de données. Cette plate-forme Open Source allie ainsi un outil en faveur de l’Open Access et de l’Open Data.
L’université de Columbia héberge aussi des journaux Open Access tel que Tremor. Autre fait intéressant : une bourse a été créée pour aider des chercheurs à publier en Open Access !
Communication, formation et motivation
En plus de ces outils, la communication et la formation au sein des universités constituent des piliers pour le développement de l’Open Science. Dans cette perspective, le CDRS a mis en place un service spécifique : le Scholarly Communication Program.
Sur le site, une politique en faveur de l’Open Access et de l’Open Data est clairement annoncée. A cela s'ajoutent des actions concrètes (ateliers, wiki…) pour aider les chercheurs et les étudiants à mieux comprendre les enjeux et à savoir utiliser les outils en lien avec l’Open Science. L’évènement "Research without Borders" donne la parole à des chercheurs pour communiquer sur les questions d’Open Science. Le prochain volet aura lieu le 24 septembre 2013 et pourra être suivi en direct.
Mais pourquoi tant d’ouverture comparée à la politique d’autres universités ? Amy faisait remarquer l’importance de personnalités reconnues et charismatiques en faveur de l’Open Science au sein des universités. C’est le cas de la responsable du CDRS, Rebecca Kenisson, ancienne directrice de production à PLoS. Le chercheur Jeffrey Sachs, directeur de l’Institut de la Terre, publie également l’ensemble de ces articles en Open Access, ce qui amène une dynamique d’ouverture dans son département.
C’est surtout la motivation de personnes à l’intérieur même de l’université qui fait évoluer les pratiques
L’université de Columbia semble donc comprendre les enjeux de l’Open Science et agir pour son développement. Des questions essentielles restent tout de même en suspens. Quelles licences utiliser pour les données et les articles ? Les différents partis pris au sein de l’université font de cette problématique un véritable casse-tête.
La rencontre avec l’équipe du CDRS m’a montré comment des acteurs au sein d’une université agissent en faveur de l’Open Science et font rayonner leurs actions à l’échelle du campus. Certes, la situation des universités américaines est loin d’être comparable à celle des universités françaises, notamment en termes de financement, mais il est intéressant de voir que c’est surtout la motivation de personnes à l’intérieur même de l’université qui fait évoluer les pratiques. Je souhaiterais voir plus d’Amy et de Leyla dans nos universités françaises !
- Le site du Center for Digital Research and Scholarship( CDRS)
- L’interview HackYourPhD de Amy Nurnberger Research Data Manager à Columbia University.
- Le site HackYourPhD.org
- Le site du projet HackYourPhD aux States
- La page et le groupe Facebook
- Le compte Twitter @hackyourphd / @celyagd