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Interview

Harry Roselmack " A 20 ans, j'ai décroché mon DUT de journalisme à l’IUT de Tours"

Par Propos recueillis par Séverine Tavennec, publié le 12 octobre 2009
1 min

Comment devient-on le présentateur de la grand-messe du 20 heures ? L’animateur jugé le plus sympathique par les Français revient sur ses années d’études, et notamment sur sa formation en journalisme à l’IUT de Tours. Un cursus dont il garde de très bons souvenirs, à l’image de son premier stage : aux Jeux olympiques de Barcelone, en 1992…

harry roselmackFlash-back. Nous sommes en 1988, vous êtes élève au lycée Choiseul, au nord de Tours. Quels souvenirs vous reviennent ?
 
Avant tout des amitiés. Notamment Davy, avec lequel j’ai partagé de très bons moments. Nous nous voyons d’ailleurs encore régulièrement. Et puis, il y avait ce jeune homme originaire de Guyane, qui était dans ma classe de terminale : un type bizarre assez solitaire avec lequel j’avais sympathisé. On allait boire des coups ensemble, on rigolait bien. J’ai toujours eu la capacité de m’entendre avec des gens qui ont un caractère très compliqué, très trempé. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir gardé contact avec lui. Je crois qu’il est reparti en Guyane.

Vous avez passé un bac B, devenu l’actuel bac ES. Vous n’aimiez pas les sciences ou le français ?

 
Si. J’aimais même particulièrement la physique : travailler en labo, manipuler des produits m’amusaient beaucoup. J’avais plutôt de bons résultats. Je pense que je faisais partie des cinq ou six premiers de ma classe. Mais le bac B était – et je crois qu’il l’est encore – le plus pluridisciplinaire. Et ce choix me convenait tout à fait : j’échappais à la géométrie, que je détestais. J’ai obtenu mon bac avec une mention assez bien, grâce notamment à l’option judo, sport que je pratiquais assidûment. Il me semble que j’ai frôlé le 20/20.

Et vos parents, ils étaient du genre présents ou ils vous laissaient faire ?

 
Ils regardaient bien sûr mes bulletins de notes, mais comme j’étais plutôt un bon élève, je ne leur causais pas trop de soucis à ce niveau-là. Quand je leur ai annoncé que je voulais devenir journaliste, ils m’ont encouragé dans cette voie. Depuis la première, je travaillais en effet à Radio Béton, une petite radio locale pour laquelle je présentais des flashs d’information. Ils voyaient que cela me plaisait, ils ont donc respecté mon choix quand je leur ai annoncé que je voulais faire l’IUT (institut universitaire de technologie) de Tours (37).

S’il y avait un conseil à retenir de ce que vos parents ont voulu vous transmettre, quel serait-il ?

 
Ils m’ont toujours dit qu’il fallait que je travaille plus que les autres pour y arriver. Je pense que c’est un peu typique des familles antillaises ou issues de l’immigration, mais c’était certainement le fruit de leurs expériences. Ils n’avaient pas complètement tort. J’étais conscient qu’il fallait que je bosse : cela ne me tomberait pas tout cuit dans la main.

Et vous avez toujours suivi leurs conseils ?

 
Non. En fait, après mon DUT (diplôme universitaire de technologie) de journalisme, je n’ai pas trouvé de travail tout de suite dans les médias. J’ai donc travaillé en tant que manutentionnaire au bureau de poste de Tours-Nord, où ma maman était guichetière. En même temps, je me suis inscrit à la fac de Tours pour y suivre des études d’histoire. Puis, j’ai eu l’opportunité de travailler à Radio Média Tropical à Paris (radio de la communauté "doméenne" en Île-de-France). Ma maman, sans doute inquiète de me voir partir seul dans la capitale, m’a conseillé de continuer l’histoire. Ce jour-là, je ne l’ai pas écoutée.

Pourquoi ? Étiez-vous si sûr de la qualité de la formation que vous aviez reçue à l’IUT de Tours ?

 
Plus que jamais ! Déjà, à l’époque, cette formation était très pratique et très technique. Pendant mon cursus dans cette école – entre 1991 et 1993 –, l’IUT a racheté une partie du matériel télé de la Cinq, chaîne qui a arrêté d’émettre en 1992. Je me souviens que beaucoup d’élèves d’autres écoles de journalisme, que l’on rencontrait lors de stages, nous enviaient beaucoup d’avoir un aussi bon matos. Sinon, nous devions réaliser le journal de l’IUT qui sortait chaque semaine. Nous arpentions les rues de Tours pour préparer nos sujets. Il y avait vraiment une bonne ambiance au sein de la promo. Nous faisions de nombreuses fêtes.

Et pourtant, vous ne trouvez pas de travail tout de suite, et vous optez pour des études d’histoire à la fac…

 
Oui. Je suis un passionné d’histoire et je considère que cette matière est importante pour la culture générale. J’aime particulièrement l’Antiquité : j’ai d’ailleurs étudié l’histoire grecque et romaine. Et puis, suivre un cursus à l’université tout en travaillant à La Poste était le meilleur moyen pour moi de patienter avant de décrocher un job.

Le meilleur souvenir que vous gardez de ces années d’études…

 
Sans aucun doute mon stage de fin de première année, pendant lequel j’ai eu la chance d’aller aux Jeux olympiques de Barcelone. En fait, j’étais l’un des rares élèves de ma promo à ne pas avoir de stage pour l’été. Nous étions au mois de mai. Il y avait donc urgence. Et puis, un jour, dans les couloirs de l’école, je tombe sur l’annonce d’une association qui cherchait des étudiants en journalisme pour rédiger un fanzine destiné aux parents de 1 000 élèves hôteliers français qui partaient aux JO pour servir les athlètes. J’ai sauté sur l’occasion et j’en ai parlé à un pote de promo qui n’avait pas non plus de stage. Nous nous sommes ainsi retrouvés à Barcelone, avec d’autres étudiants en journalisme, au sein du village olympique. Un sacré bon moment.

Vous rêviez déjà de présenter le "20 heures" ?

 
Non ! J’avais plus que jamais envie de faire ce métier, de m’exprimer de cette façon-là mais aussi de progresser. En fait, je n’ai jamais eu de doutes sur le fait que je pourrais devenir journaliste. L’information et la communication m’intéressaient. En revanche, je ne me projetais pas du tout en télé ni en grand reporter à l’autre bout du monde. Et évidemment, je ne m’imaginais pas un jour présenter le JT de TF1 !

Aujourd’hui, des jeunes viennent vous demander conseil. Que leur dites-vous ?

 
Je leur dis qu’il est important de garder le cap de ce qu’on veut faire et de ne pas se détourner de son objectif initial. Mais il faut que cette envie soit sincère, car on ne devient pas journaliste pour gagner de l’argent ou pour montrer sa tête. En ce qui me concerne, j’ai eu par exemple la possibilité de présenter la météo à TF1. J’avais rencontré notamment Évelyne Dhéliat (présentatrice et directrice du service météo de TF1), mais je n’ai pas accepté ce poste, car je pensais que ça allait me détourner de ce que je voulais vraiment faire.

Ces jeunes sont-ils fascinés par la télé ?

 
Beaucoup de ceux que je vois le sont. Je leur explique qu’ils y arriveront peut-être en faisant, pourquoi pas, d’abord de la radio. Mais je leur répète qu’il ne faut surtout pas être pressé et se fermer des portes ou attendre des années qu’une place se libère. Une carrière, c’est un cheminement, elle évolue.

Si vous n’aviez qu’un message à passer aux lecteurs de "l’Etudiant" ?

 
Tout est toujours possible pour celui qui travaille et qui a un minimum de savoir-faire et de talent. Et un peu de chance aussi…

Biographie
1973 : naissance à Tours.
1993 : obtient un DUT de journalisme à l’IUT de Tours.
1994 : décroche un DEUG (diplôme d’études universitaires générales, devenu licence 2) d’histoire à la fac de Tours.
1994 : journaliste à Radio Média Tropical.
Avril 2000 à septembre 2005 : journaliste à Radio France.
Septembre 2005 : journaliste et présentateur à Canal + et i-Télé.
2006 : présentateur remplaçant du 20 heures en semaine sur TF1.
Septembre 2006 : journaliste-présentateur à LCI, coprésentateur du magazine d’information dominical Sept à huit sur TF1.
Septembre 2008 : présente en solo de Sept à huit sur TF1.
 

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