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Universités en déficit : le ministère veut reprendre la main

Camille Stromboni Publié le
Universités en déficit : le ministère veut reprendre la main
Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, Centre Panthéon // ©  Camille Stromboni
Période de fin de gestion budgétaire oblige, les déficits des universités apparaissent en cascade, avec des situations extrêmes, comme à Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Pour y faire face, Geneviève Fioraso veut privilégier l'accompagnement des universités en difficulté à la tutelle rectorale. Elle envisage notamment la création d'une formation spéciale pour les présidents, dispensée par l'ENA.

Les prévisions sont moroses. 19 universités devraient être en déficit en 2013, dont 5 pour la seconde fois déjà, voire la troisième pour Paris 1, a indiqué Geneviève Fioraso, le 25 novembre 2013. L'occasion pour la ministre de l'Enseignement supérieur de défendre ses mesures en faveur d'un meilleur accompagnement des établissements, à l'heure où les budgets restent, eux, contraints.


Dénonçant la politique de ses prédécesseurs, de mise sous tutelle des universités en difficulté, Geneviève Fioraso a rappelé sa stratégie : le ministère envoie des équipes dans les établissements en difficulté afin de réaliser des audits et de les aider à monter des plans d'économies, dénommés "plans de retour à l'équilibre".

"Des universités ont ainsi réussi à se redresser", s'est-elle réjouie, citant Le Havre, Angers, l'UPMC (université Pierre et Marie Curie) ou encore Paris 13. "Les experts de l'IGAENR (Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche) mènent un travail d'analyse fine auprès des établissements. Notamment sur les déterminants de la masse salariale, les manières de mutualiser plus fortement l'offre de formation ou encore de recouvrer les créances", décrit-elle.

Une formation à l'ENA pour les présidents d'université

Un décret visant à encadrer plus fortement les processus budgétaires des universités est en cours de rédaction, pour une publication début 2014. "La LRU était fondée sur une aberration : très peu de contrôles en amont et la tutelle rectorale en aval. Il s'agit d'inverser la logique", explique le ministère. En mettant en place un "suivi financier modernisé des universités".

Le décret remplacera la tutelle rectorale prévue après deux exercices en déficit, par l'obligation pour les universités de présenter un plan de retour à l'équilibre pluriannuel, qui devra être approuvé par le recteur. "Les conseils d'administration ne se verront pas ainsi dessaisis, sauf en cas de blocage persistant", prévient Geneviève Fioraso.

La ministre espère également un renforcement des divisions "Enseignement supérieur" des rectorats, souvent déjà fort occupés par leur casquette "secondaire". Enfin, elle prépare la mise en place d'une formation à la gestion publique, réalisée par l'ENA, destinée aux présidents d'université et aux membres de leurs conseils d'administration.

Camille Stromboni | Publié le